L’Intelligence Economique vise à détecter y exploiter des signaux précoces afin d'autoriser une action plus éclairée. La notion de projection qui l'accompagne, et la nécessité de développer des questionnements en rapport avec son activité ne doit pas faire oublier l'absolue nécessité de développer d'autres questionnements sur le présent de l'action.

Par exemple:

- Quelle sont mes intentions en accomplissant cette tâche ?
- Pourquoi ai-je pris la décison de démarrer cette acticité ?
- Puis-je accomplir cette tâche seul ?
- Comment saurais-je que la situation finale est devenue plus cohérente ?

Il est probable que le succès de la démarche d’Intelligence Economique passe par cette investigation. Penser à ce que nous faisons tout en n'exécutant une tâche est une condition du succès. Alors, l’énergie produite par la mise en oeuvre d'un cycle rapide de l'information utile, un des objet de l’IE, peut être consommée dans le courant de l'action. Cette action devenant alors un mode essentiel de connaissance.

Cela revient par la même occasion à privilégier des travaux de diagnostic rapide sans s’attacher à la satisfaction d’un référentiel. Dans le cas contraire, on arrive trop vite sur le terrain de l’audit, qui dans sa nature appartient déjà au passé ! C’est aussi je pense le sens du développement actuel du coaching. On ne triche pas…le coach, ou le consultant est là qui observe puis porte à notre conscience…

Nancy Numérique, est un dispositif d'animation de la filière TIC sur NANCY, soutenu par la Communauté Urbaine du Grand Nancy, et piloté par l'ADUAN.

Plusieurs interviews d'acteurs de l'IE ont été réalisés, afin de restituer une photo sur l'état de la discipline à ce jour en Lorraine.

La synthèse sous forme d'interview est disponible sur: http://www.nancynumerique.net/accueil/

Au croisement de la volonté et de la vigilance, le sillon de l’innovation se creuse...

Mais de quoi disposons-nous pour l’observer avant qu’il ne devienne cette route balisée imprimée sur une carte ? La profondeur initiale de cette trace, le talent des ouvriers du chantier, le fait que d’autres traces l’environnent, détermine t’elle sa fréquentation ultérieure ? Les usagers futurs en sont-ils les héros, les auteurs, ou de simples bénéficiaires ?

Poser une pierre, monter un mur, ou avoir la perspective de bâtir une cathédrale, pose directement la question de la représentation, voire de l’idéal représenté. Peut-être cela commence t’il par une renonciation, à savoir que l’on ne verra pas forcément l’œuvre terminée ?

Une représentation honnêtement alimentée est souvent un levier bienveillant pour l’action, et va en prendre soin. C’est un contexte socio-technique qui va ensuite éviter que le terrain ne s’assèche. Sans socialisation forte, pas de bonne récolte à prévoir. Pas d’innovation à attendre.

Du « sentir » au « produire » et au « vendre », il y a toute une mise en musique et cohérence, avant de parler de stratégie ou maîtrise du processus d’innovation. Des dispositions normatives, des interactions qui règlent les échanges vont définir ce cadre qui sonne juste. Des capacités d’improvisation, des talents, de l’écoute, l’acceptation des « erreurs de bonne foi », vont l’embellir afin d’acter l’innovation.

Cela justifie pleinement le recours à une facilitation et un accompagnement. A la fois observateur, médiateur et intégrateur, il se doit d’être un minimum détaché par rapport au phénomène observé, sans en être exclu. Cette pratique est exigeante, et appelle en première instance un traitement avec respect du passé, autant qu’une parfaite mesure du contexte spécifique dans lequel l’adaptation va prendre forme. Les formes de cette adaptation disposent incontestablement d’un pouvoir d’autonomisation par rapport à leur contexte de production, qu’il convient d’accepter. Pas d’innovation sans risques.

 Alors, le « maillager » de talents doit-il tirer tout le profit de la pratique de la représentation subjective, et collective.

Je vous informe q'une émission extrêmement intéressante est disponible sur le site de France Culture. Elle fût diffusée mardi 04/01/05 à 19h30. Elle est écoutable pendant une semaine sur le site,

Les lanceurs d'alertes sont des citoyens qui exercent leur libre droit d'expression pour avertir le public d'un danger ou d'un dysfonctionnement. Cette attitude est maintenant protégée par la loi.

Je placerai sur le blog un petit compte-rendu.

Le revirement juridique intervenant dans le champ de la société civile me semble d'une haute importance. Il préfigure peut-être des évolutions de même nature dans les entreprises.


- Le fait d'alerte devient un acte responsable, dont il faut vérifier le bien-fondé ensuite
- les citoyens qui observent développent des habiletés pour la veille en entreprise
- le dialogue entre la science et la société civile et ses représentants se complexifie, et les débats se déportent davantage en amont des options technologiques.

Les dirigeants, parce qu’ils obéissent à une injonction de communication développent des talents et habiletés à parler de leur stratégie.

Le discours sur la stratégie est devenu un champ de compétences au même titre que l’exploration stratégique elle-même. Faut-il le déplorer ou non ?C'est ainsi...c'est tout. Bien entendu cela fait appel à des qualités de communication, mais parfois cela confine à la manipulation et peut nuire à la conduite des projets et activités en interne.

Le challenge : donner l’apparence de l’argumentation, tout en contrôlant et en fermant les positions et les angles de vue. Le faire-savoir instrumentalisé. Il est à noter que parfois les journalistes et autres acteurs des médias s’accommodent fort bien de ses pratiques. Eux-même ont un public à rassurer.
Il faut répondre aux attentes du public. Les signaux recherchés sont ceux d’une cohérence globale et unifiée du triangle : Hommes ; Processus ; Technologies.

Les adverbes sont de précieux alliés : bien sûr, en effet, forcément, par conséquent…ou comment forcer l’émergence d’un ordre « naturel » sur les options stratégiques et l’interprétation des évènements. Marquer les relations de causalité directe en s’affranchissant des véritables démonstrations ou d’argumentations plus profondes.
Accumulations et répétitions langagières au service d’une idée simple, mémorisable, qui puisse être appropriée directement en faisant un minimum appel au jugement chez les récepteurs du message.

Alors…l’art du questionnement dans tout cela ? Pour les éveillés qui veillent sur ces entreprises objets de discours, l’exercice peut au moins servir à déterminer des profils psychologiques de dirigeants, et fournir quelques guides sur l’approche des actions menées ou anticipées.

Voilà de quoi éclairer les investigations du veilleur qui s’intéresse à ces discours. Dans l’exercice de la fabrique de l’information, être éveillé sur les processus de production est un préalable incontournable.

La veille et l’intelligence économique, sont par définition des domaines de prédilection pour l’exercice des compétences collectives et peuvent sans doute dynamiser le débat sur la gestion des compétences. Cela fait en gros 10 ans que l’on attend que la GPEC décolle…

Pendant ce temps les entretiens d’évaluation alibis continuent. Pas partout bien sûr...

Il y a une sorte de nouveau contrat à nouer dans la prise en charge des activités liées à cette démarche de veille :

• pour l’entreprise vers le salarié : je vous met en position d’agir (bonne nouvelle non ?), et je vous confie le mandat d’observer, de mettre en lien, d’interpréter et de questionner l’organisation par vos remontées d’informations
• pour le salarié vers l’entreprise : je vous prouve que j’ai une définition large de la notion de professionnalisme dans mes activités. Je mesure l’importance des compétences transverses et du processus de communication. Je suis à l’écoute de l’environnement externe.

En tant qu’activités liées au traitement et à la mise en sens de l’information, ces démarches transcendent les limites habituelles des référentiels et profils de postes souvent bien étriquées au regard des menaces qui planent sur l’entreprise, et des angles morts qui perdurent.
Et pourtant que de résistances existent, pour des activités qui ne sont pas nouvelles, mais la plupart du temps mal approchées.

Aujourd’hui, les questions valent souvent autant que les réponses, et toute question juste apporte son lot de retombées positives et parfois décisives. Celui qui peut éveiller une équipe a autant de pouvoir que l’expert métier ou le manager. On connaît depuis longtemps l’art du raisonnement, mais il y a assurément un art du questionnement, une habilité à demander…

Cette posture repose sur deux piliers :

• une attitude sceptique : que sais-je ? que puis-je choisir d’ignorer
• une attitude d’empathie : je reconnais le point de vue de l’autre, et j’accepte du même coup cette complexité qui me donnera de nouveaux leviers pour agir.

Alors interrogeons les personnes, les évènements, et nous-même. Envisageons l’improbable, juste par jeu et tentons d’en percevoir les zones consistantes, les « points durs ».

Restons attentifs aux réactions provoqués par nos récits en interne, chez les clients ou les concurrents, car là où il y a un espace de jeu possible, là ou un sourire émerge, se cache souvent une vérité profonde.

Que cache notre quête perpétuelle d'informations...?

Nous sommes à la recherche perpétuelle de composants stables dans notre lecture de la réalité. Nous sommes démunis pour survivre dans un univers trop incertain...

Mais quelles sont les réalités qui résistent encore ? Où sont les facteurs structurants ? On les nomme du doux nom de "key drivers"', et ils sont supposés nourrir les hypothèses stratégiques les plus résistantes.

Une première réponse: les facteurs structurants...nous sommes assis dessus !

Avez-vous remarqué la chose suivante: la recherche de ces composants, facteurs structurants, s'opère le plus souvent dans la lecture de l'environnement, et moins souvent dans les facteurs internes de l'organisation. Pourtant, il n'est pas faux de prétendre que:

- Les ressources de la PME,
- Les savoir-faire spécifiques et induits,
- Les modes d'organisation,
- Les schémas mentaux...pour le meilleur ou pour le pire,

en font partie ! Mais alors...dans ce niveau d'analyse, qu'est-ce qui nous est donné à observer le plus souvent ?

Un système de décodage unique, une absence de confrontation, une négation du rôle du conflit, une consanguinité à peine voilée dans les comités de pilotage ou de direction.

Alors...si pour commencer cette semaine vous songiez à confier un petit travail d'autodiagnostic à certains de vos collaborateurs, histoire de s'observer en situation de travail.

Deux propositions pour cette semaine pour ouvrir le dialogue dans les équipes:

1/ Autodiagnostic Intelligence Economique: léger, plutôt bien orienté, parlant, abordable...
http://www.lorraine.cci.fr/autodiagnostic_ie/

2/ Autodiagnostic "Porter un regard nouveau sur votre entreprise" suggéré dans le dossier des
Technologies organisationelles pour l'entreprise: choisissez un chapitre par semaine, c'est clair, questionnant, avec des renvois à des fiches techniques pour progresser...
www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/dossiers/sect/pdf/technorg.pdf

Une longue marche commence toujours par des petits pas...

La démarche de mise en sens de l'information impose de s'en saisir, de l'étreindre, et lui conférer ainsi de l'épaisseur. Impossible en effet d'étreindre sans matérialité. Certes l'imagninaire nous autorise certaines prouesses...et les amants de Madame Bovary restaient sans matérialité..!

 Postulat: nos capacités, toutes confondues, mettant en oeuvre une intelligence de situation recherchée, peuvent se façonner, être stimulées, se développer grâve à de nouveaux évènements, exercices ou expériences.