Vu dans Alternatives Economiques de mai 2005:

"Il y a aujourd'hui plus de scientifiques et d'ingénieurs africains aux Etats-Unis qu'en Afrique"...

Bon, pendant ce tems-là, l'Europe se cherche sur le terrain de l'économie de la connaissance, et depuis "Lisbonne" les avancées semblent bien timides...

En complément de l'article précédent de la même rubrique...

CONNEX recrute son Chargé de veille économique/stratégiqueH/F

• Assurer une veille économique globale : analyse des marchés par segments et par zones,
• Animer et coordonner des projets stratégiques pour le Groupe,
• Prendre en charge le projet PMR (personnes à mobilité réduite).

Alors, bientôt un topo sur la veille et l'IE pour compléter le cadrage "KM" sur la page d'accueil...

J'apprécie particulièrement l'approche de JF BALLAY sur le KM. Son livre "Tous manager du savoir" est sans doute une de mes sources d'inspiration les plus fécondes...qu'il en soit remercié.

Un récent article pose le Knowledge Manager comme un animateur de réseaux. Homme de confiance et de discernement.

Extrait: "Si on a du leadership, un goût pour les relations humaines et qu'on a instauré un climat de confiance dans son réseau, la façon dont on organise les choses s'agence avec cohérence et efficacité. Et ce qui amène à développer cette approche, c'est la prise de conscience du KM comme étant un révélateur de l'état de santé de l'entreprise."

Beaucoup de choses sont contenues dans cette phrase. J'entendais hier matin à la radio, François DUPUIS, sociologue, commenter les injonctions du "should management"...Le piège disait-il se referme lorsque après avoir essayé tous les modèles normatifs du management, le succès n'est pas au rendez-vous. Le valeureux manager s'entend dire alors..."vous manquez de leadership". Sentence absolue qui condamne tout effort ultérieur.

Ici l'on va plus profond dans le ressorts de l'individu. Dans la phrase de JF BALLAY, à mon sens...les modèles sont représentés en partie par "la façon dont on organise les choses"...donc multiples. Comme si cette manière prenait soin d'elle même, pour peu que les valeurs fondatrices soient présentes. Le "connais-toi toi-même" du manager reste premier !

Autre chose. Hier je voyais apparaître sur le site le la Connex, et en bonne place (accueil du site) un topo sur le Knowledge Management. C'est plutôt rare et mérite d'être signalé. Dans ce chapitre, on y trouve les 11 thèmes transversaux qui fondent la démarche dans la société, ainsi que ses lignes de force.

Cet affichage semble être en rapport avec la seconde partie de la phrase de JF BALLAY: "Le KM comme révélateur de l'état de santé de l'entreprise".

...et faire usage de l'information. De là une volonté d'exploiter, et pas seulement de se laisser éclabousser par l'information.

Tiré d'un document fort instructif sur l'évaluation d'étudiants au Québec dans le domaine des compétences en recherche documentaire. Lien document.

Extrait:

Selon Paulette Bernhard, « culture de l’information », « culture informationnelle » et « usage de l’information » seraient les synonymes français les plus répandus de l’expression « information literacy ». Dans un article portant sur « la maîtrise » de l’information dans une « société du savoir », Paulette Bernhard présente la traduction suivante de la définition de « information literacy » : « Être compétent dans l’usage de l’information signifie que l’on sait reconnaître quand émerge un besoin d’information et que l’on est capable de trouver l’information adéquate, ainsi que de l’évaluer et de l’exploiter. » (Bernhard, 1998)

Cette définition me parait plus pertinente que la sempiternelle formule creuse: trouver la BONNE information au BON moment, et destinée à la BONNE personne...ah j'oubliais...pour prendre la BONNE décison.

Cette notion est à méditer...être compétent DANS l'usage...

A l'instar de la division qui existe chez les journalistes :
- le journaliste « assis » travaille au siège du média : il commente, il analyse, il passe des commandes…
- le journaliste « debout » opère sur le terrain : il travaille ces sources, entretient la confiance, collecte l'information, il répond aux commandes du journaliste assis…

Risquons-nous d'assister dans les entreprises au même type de distinction ? Nos Knowledge Workers sont-ils prisonniers de ces mêmes dépendances ? Il faut en effet préciser que dans les médias il existe une hiérarchie qui place le journaliste assis au-dessus de son collègue le journaliste debout.

Les Knowledges Workers de nos organisations ne sont pas simples observateurs extérieurs. Après tout, ils participent eux aussi à travers l’exigence de communication à l’alimentation des journalistes.

Alors, ces collaborateurs qui ont souvent des idées originales sur des projets, des concepts innovants à vendre, des idées en rupture, des regards décalés sur la stratégie des organisations, souvent animés d’un idéal, seraient-ils des clones des pigistes du monde des médias ?

Décidément, la notion de productivité ne fait pas bon ménage avec la valorisation de l'information. Ainsi, au siège du média, l'information vite fabriquée et au moindre coût, et trouvant une large audience, sera immédiatement considérée comme la référence à imiter. Nous sommes dans une ère de taylorisation de l'information, ce n'est pas un scoop !

Est-ce avec la plus large audience que l’on fonde les projets les plus ambitieux et performants dans nos organisations ?

Tentons de ne pas instrumentaliser les travailleurs du savoir. Une telle situation mériterait bien une petite grève…Après tout, être sevré d’informations pendant deux jours ne serait pas si dangereux. Cela libèrerait du temps pour des activités créatrices...

Reprenons: le journaliste debout travaille une représentation idéale et la matière première informationnelle. Mais qui passe commande ? Le public ? Le journaliste assis ? La Direction du média ? La Direction des médias concurrents, en ce sens que l’observation mutuelle qu’ils se livrent entre eux se traduit par une grandissante conformité…

Ainsi, lorsque l'on considère la validité d'une information, il est indispensable de se préoccuper de l'intérêt que peut avoir son auteur à la diffuser. Là non plus, pas de scoop. Désolé.

Alors, les bloggers…assis, debout ?

ps: article inspiré par la lecture du numéro de 02/05 de Sciences Humaines: "Qui sont les travailleurs du savoir ?"

Ca tourne...

• Le point de départ : mes observations, collecte d’informations, relliance d’un ou plusieurs faits, évènements, éléments de contexte…avec mes émotions propres
  

• L’impulsion: ma perception d’une réalité déclenchant des réflexes d’action. Ma volonté de collaborer à quelque chose de plus grand que mon seul point de vue…donc de dépasser mes limites.
  

• Le moteur : ma croyance que l’événement observé préfigure une nouvelle situation, une réalité différente de celle jusqu’alors connue. Des nouveaux dangers, mais aussi de nouveaux potentiels…c’est cela qui me pousse à changer et bouger et bousculer ma propre inconséquence.
  

Le fait ainsi rapporté et repris se transforme grâce au processus d’appropriation. L’information devient alors cet objet circulant. La production de sens dépend du potentiel d’autonomisation du discours sur l’événement rapporté par rapport à l’événement lui même. Une nouvelle réalité ainsi fécondée se met en mouvement…

Les outils dont nous disposons peuvent nous aider. Le plus difficile est sans doute de les combiner harmonieusement.

La liberté absolue du blog est saluée. Son utilisation dans le cadre de la gestion de projet fait souvent regretter l’absence de structure dans les développements textuels plus approfondis.

L’intelligence recherchée vient certainement du couplage d’outils ayant des vocations différentes. Dans tout système, l’intelligence est aux interfaces avec les sous-systèmes.

Le fait de disposer d’une base de connaissance structurée sur quelques points : thématique, contexte, dimension, angle de vue, …associée avec un blog ou wiki très libre, permettant un propos candidat à l’autonomisation est une sans doute une solution d’avenir.

Le blog permet cette autonomisation du discours, mis à distance de l’événement, mais inspiré par lui. Le récit devient alors une unité de production, une fabrique de sens.

Alors, bonne année 2005 de production de sens…

 Il est une expression que je déteste particulièrement: la capitalisation, la veille, répondraient à l'objectif d'amener...la "BONNE information au BON moment, à la BONNE personne !"

Nous vivons une époque formidable !!