• Le bricolage est un art noble...il devrait être enseigné dans les écoles et universités. 

Je suis rassuré quand il m'arrive de "flâner" dans ces grandes surfaces de bricolage à la recherche d'idée ou d'un vendeur humain. Tous ces gens qui bricolent...la vraie intelligence de situation se mobilise. Tous ces chantiers au black...non ça c'est autre chose...

Bricoler oblige à se réinventer en permanence. Cela permet de penser et d’apprendre en même temps, c’est l’esprit de grenier du biologiste Henri Laborit, ou l'escalier de Piaget. Jouer avec son intuition pour construire, déconstruire, monter et redescendre quelques marches, se souvenir, se projeter. Finalement, le bricolage remet au premier plan des conduites adaptatives, des "simples" plans d'action conjugés au présent ou au futur proche. Les grandes stratégies sont un peu mises de côté, parce que les matériaux permettent de faire de plus en plus de choses et peuvent se combiner entre eux. La finalité seule demeure, mais plus plastique.

• La rhétorique, l'emphase, l'éloquence sont des arts aussi...

Je suis agacé quand je lis un article des Echos de septembre dernier sur  "Comment optimiser les compétences". Pourtant le début était encourageant: "93% des entreprises selon une récente enquête d'IBM jugent la GPEC (Gestion Prévisionnellle des Emplois et Compétences) de très importante à cruciale". Je me dis....que j'ai du louper quelque chose pendant l'été, je poursuis. "Les DG demandent aux DRH d'optimiser l'entreprise en disposant les meilleures compétences aux meilleurs endroits aux meilleurs moments, aux meilleurs coûts" !! rien de moins, dixit une partner d'IBM qui vend sa "sauce". Vous voyez poindre l'agacement là...

Je ne voudrais pas être DRH dans une entreprise dont le DG se ferait tatouer cette maxime sur le biceps gauche ! C'est amusant comme cette idée du meilleur qui côtoie le meilleur enfermé dans des petites boites à process sur un joli Power Point est déclinée à toutes les modes. Cela porte le symptôme d'une inconséquence, d'un manque de créativité (même si on en garde les apparences), et d'une méconnaissance de la matière humaine...parts de lumière et d'ombre comprises.

Parce que bien sûr, comme cet équilibre fragile se déroule dans un cadre de gestion de projet...les choses se recombinent très régulièrement. Et ce DG musclé qui aura fait intervenir un consultant d'IBM (surement musclé aussi), au lieu de dépenser des milliers d'euros en études, logiciels, référentiels...s'il regardait la tête de ses salariés qui arrivent chaque matin, en bons bricoleurs qu'ils sont...Il en aurait un superbe tableau de bord opérationnel...et pas cher !! Il pourrait même aller faire la même observation chez son concurrent ensuite...on appelle cela l'Intelligence Economique. Il est aussi un candidat à l'apprentissage après tout !! et les partners d'IBM aussi...enfin ceux qui fréquentent les GSB (*) ou mieux la petite quaincaillerie du quartier !!

(*) Grandes Surfaces du Bricolage