Selon une enquête Manpower/CSA récente menée auprès des DRH, 54% d'entre eux constatent une réelle perte de vitalité du lien Entreprise - Salarié, et y voit un danger réel pour la performance de leurs organisations.

Quelles sont donc les causes avancées par rapport à cet état de fait ?

Il semble que le grand écart "demandé" par les Entreprises, mais souvent non explicité, entre la vie privée et la vie professionnelle atteigne sa limite ultime. La réaction réflexive des salariés qui étaient bien souvent laissés seuls face à ces arbitrages à réaliser, vise donc une attitude de protection, dans un climat grandissant d'incertitude.

J'ai envie de rajouter ici un point rarement évoqué mais qui me semble opérant dans cette réalité.

Le discours ambiant, la société valorisent toutes les formes de catégorisations: les besoins clients dans les services marketing, les process dans les activités de production, les profils dans les communautés...Il y a un vent de normalité, et il est de plus en plus difficile d'accepter des comportements, des stratégies qui soient auto-référents. Certes une méthodologie ne peut prétendre à ce statut, mais la responsabilité passe sans doute par une part d'auto-référence assumée, ce qui n'exclut pas l'intelligence collective.

A ce jour, il FAUT invoquer un modèle, une filiation vis à vis d'un courant. Le mouvement d'intégration touche toutes les étapes de la décision, et on en oublie son empreinte en creux...la différenciation.

Pourtant, nous savons tous que nous ne pouvons DÉSIRER que le SINGULIER. Il suffit de considérer la réalité du sentiment amoureux véritable.

Alors comment mobiliser les salariés vis à vis d'une "entreprise étendue", voire "socialement responsable", décrite comme étant semblable à celles évoquées dans les études de cas sensées relayer les bonnes pratiques ou stigmatiser un label. C'est pas forcément très sexy une "entreprise étendue", si on ne prend soin d'intensifier ses singularités qui existent nécessairement.

Alors...osons restaurer le singulier dans les organisations, c'est le seul moyen pour que les salariés s'y reconnaissent (ou non...), et qu'ils mettent à son service des compétences elles aussi spécifiques. Bien sûr ces organisation existent, et pas seulement dans le clan des ONG. Elles disposent alors d'une richesse remarquable.

N'y aurait-il pas là aussi un puissant levier afin de considérer la fertilisation des sphères privées et professionnelles ?