Les dirigeants, parce qu’ils obéissent à une injonction de communication développent des talents et habiletés à parler de leur stratégie.

Le discours sur la stratégie est devenu un champ de compétences au même titre que l’exploration stratégique elle-même. Faut-il le déplorer ou non ?C'est ainsi...c'est tout. Bien entendu cela fait appel à des qualités de communication, mais parfois cela confine à la manipulation et peut nuire à la conduite des projets et activités en interne.

Le challenge : donner l’apparence de l’argumentation, tout en contrôlant et en fermant les positions et les angles de vue. Le faire-savoir instrumentalisé. Il est à noter que parfois les journalistes et autres acteurs des médias s’accommodent fort bien de ses pratiques. Eux-même ont un public à rassurer.
Il faut répondre aux attentes du public. Les signaux recherchés sont ceux d’une cohérence globale et unifiée du triangle : Hommes ; Processus ; Technologies.

Les adverbes sont de précieux alliés : bien sûr, en effet, forcément, par conséquent…ou comment forcer l’émergence d’un ordre « naturel » sur les options stratégiques et l’interprétation des évènements. Marquer les relations de causalité directe en s’affranchissant des véritables démonstrations ou d’argumentations plus profondes.
Accumulations et répétitions langagières au service d’une idée simple, mémorisable, qui puisse être appropriée directement en faisant un minimum appel au jugement chez les récepteurs du message.

Alors…l’art du questionnement dans tout cela ? Pour les éveillés qui veillent sur ces entreprises objets de discours, l’exercice peut au moins servir à déterminer des profils psychologiques de dirigeants, et fournir quelques guides sur l’approche des actions menées ou anticipées.

Voilà de quoi éclairer les investigations du veilleur qui s’intéresse à ces discours. Dans l’exercice de la fabrique de l’information, être éveillé sur les processus de production est un préalable incontournable.